Les Schubertiades

Dans des arrière-salles de cafés viennois ...

Schubert retrouvait ses amis musiciens et poètes pour des rencontres culturelles improvisées"...

31 Janvier 1797 - 19 Novembre 1828

Vienne est réputée pour ses Kaffeehäuser, dont le plus ancien a été ouvert par Jerzy Franciszek Kulczycki en 1683.

La plupart des réunions auxquelles Schubert assiste ont lieu à la "Couronne de Hongrie" où il s'installe au piano...

(aujourd'hui un hôtel situé au 10 Schulerstraße)


À l’automne 1816, alors qu’il a 19 ans, sensibilisée par le talent du jeune compositeur et les conditions peu satisfaisantes dans lesquelles il vit, la mère de son ami Franz von Schober décide de l’accueillir au sein de leur foyer.

Le logement est situé au cœur de la ville, au 592 Inner Stadt (aujourd’hui Tuchlauben n° 20). Il y restera jusqu’en août 1817.


De l’automne 1818 à la fin 1820, il va emménager dans un appartement au 2 de la Wipplingerstraße avec le poète Johann Mayrhofer, avec qui il s’était lié d’amitié au mois de décembre 1814. 


En 1821, son ami peintre, Moritz von Schwind, fera un dessin représentant sa chambre et son piano. Il y restera jusqu'à la fin de l'année.


1815 - 1817 

10 sonates pour piano

et plus de 200 lieder 


1818 - 1823

6 Sonates pour piano


1825 - 1826 

4 sonates pour piano


1828

Les 3 dernières grandes sonates

et plus de 600 lieder 

1821

sera l'année de publication des premiers Opus de ses lieder (près de 400 ans ont déjà été composés depuis l'âge de 15 ans (1812) dont les premiers dans la maison familiale du 10 Säulengasse (aujourd’hui N°3) 

Schubert vers 1814

Il partage de nouveau avec son ami Schober un appartement au 9 de la Spiegelgasse qui appartient à la famille de ce dernier, 

jusqu'au début de 1823. C’est à cette même adresse que ce seraient tenues bon nombre des Schubertiades

dont la toute première le 26 janvier 1821

Les amis de Schubert

Les amis du début ... 

viennent du collège d'état le "Konvikt" (Stadtkonvikt ), qu'il quittera à 16 ans (1813)

ses aînés ont pris Schubert sous sa protection

Ils constituent le premier cercle des schubertiens

Joseph von Spaun

(1788-1865)

Conseiller impérial

Le 1er amis de Schubert

Albert Stadler

(1794-1888)

Auteur dramatique

Josef Kenner

(1794-1868) 

Le Poète

Johann Chrysostomus Senn

(1795-1857) 

Schubert nous laissera entre 1810 et 1828 

35 œuvres pour piano à quatre mains ... 

dont la première connue composée à l’âge de treize ans, (une fantaisie en sol majeur)

... qui lui feront connaître ...

Johann Mayrhofer

(1786-1836)

Le poète

 Franz von Schober

(1796-1882)

Poète et homme de théatre

ses amis compositeurs en 1827...

Johann Baptist Jenger (1793- 1856) 

Anselm Hüttenbrenner (1794-1868)

 par Josef Eduard Teltscher

« C’est que le jeu à quatre mains revêt pour lui une signification toute particulière. Iil sera toujours pour lui le lieu de l’échange et du dialogue amical, symbole de la communion fraternelle au sein d’un même univers affectif. 

Et nous savons que la soif d’amitié sera le mobile psychologique peut-être le plus puissant de son existence… » 

Brigitte Massin,  Franz Schubert, Fayard, Paris 1977 

Ses amis peintres

qui nous feront découvrir à leur manière son visage

Ludwig Ferdinand Schnorr von Carolsfeld

(1788-1853)

(Portrait supposé)

Leopold Kupelwieser

(1796-1862)

(Autoportrait)

Moritz Ludwig von Schwind

(1804-1871)

Ses interprètes favoris

Johann Michael Vogl

(1768-1840)

Baryton

Schubert rencontre en 1817 Johann Michael Vogl, grand baryton de l'Opéra de Vienne qui deviendra l'interprète d'un grand nombre de ses lieder, devenant l'un des plus fidèles du cercle des schubertiens.


Vogl abandonna la scène après la mort de Schubert. Il dira :

"Devant le génie de Schubert nous devons tous nous incliner et, s’il ne vient pas, nous devons nous traîner sur les genoux à ses pieds." 

Carl von Schönstein

(1796  1876)

Ténor-baryton

Puis il fait la connaissance de Carl von Schönstein chez la famille Esterházy en 1818 et 1824. Il le considérait comme l'interprète idéal de ses lieder.


Il lui dédia le premier tirage de la Belle Meunière en 1823.

Les trois mousquetaires créatifs

Schubert était le partenaire principal de ce trio d'amis. 


Il rencontra Bauernfeld pour la première fois en 1822, mais ils ne devinrent réellement proches qu'après mars 1825.


Moritz von Schwind en était le troisième. 


Les trois formaient une communauté d’artistes créatifs tentant de gagner leur vie dans la Vienne impériale.


La plupart des autres amis de Schubert étaient indépendants dans une certaine mesure (Schober, les Hüttenbrenner, etc.) ou avaient des carrières dans la bureaucratie impériale qui leur apportaient sécurité et revenus stables.

Eduard von Bauernfeld

(1802-1890)

Dramaturge

Moritz Ludwig von Schwind

par J. Kriehuber  

en 1827

par Friedrich Lieder

(1780-1859) 

Esquisse de 1827

"spontanée, sans améliorations cosmétiques"

Johann Senn, le déclencheur du lancement des Schubertiades

"Dans la jeunesse de Schubert, la personne la plus proche de lui était probablement Johann Senn, un personnage ascétique aux principes fougueux qui méprisait l'argent et le système féodal. 

Senn était arrivé un an avant Schubert au Konvikt. Ils semblent avoir noué une étroite amitié. 

Il s'est associé à des clubs politiques étudiants radicaux. 

En Mars 1820, Schubert et Senn sont retrouvés ensemble dans la chambre de Senn lors d'une descente de police. 

Franz Schubert "agressa verbalement" les policiers. 

Schubert ne fut pas inquiété, mais Senn fut interrogé et détenu par la police pendant plus d'un an.

Il fut finalement libéré et exilé dans son État d'origine, le Tyrol. 

"Le sort de Senn fut un choc profond pour les membres du cercle Schubert. Son arrestation n'a pas seulement emporté l'un de leurs dirigeants intellectuels, elle a également servi d'avertissement à tous les autres sur les conséquences d'opinions trop librement exprimées et d'enthousiasmes téméraires de la jeunesse...

1815, Suite au Congrès de Vienne, deux principes dominent : Nouvelle carte de l'Europe

Metternich devient en 1821 le chancelier de Cour et d'État de la monarchie autrichienne. Par crainte de mouvements révolutionnaires, Il met alors en place un régime policier interdisant toute réunion publique, en particulier les réunions d’hommes.


"Les Viennois, notamment les plus jeunes et les plus libres d’esprit - Schubert et ses amis ont tous beaucoup moins de 30 ans - 

ne parviennent pas à s’y habituer. Ils organisent donc des réunions, soit au café et de plus en plus chez eux, afin de se divertir.

"Des cercles de lecture naissent, ainsi que des réunions hebdomadaires d’un genre tout particulier, où musique et poésie sont à l’honneur." 


Ce fut sans doute le déclencheur du lancement des Schubertiaden, des soirées musicales centrées sur Schubert, qui exciteraient peu de soupçons de la part des autorités. Ils furent lancés l'année qui suivit l'arrestation de Senn, en 1821, par Franz von Schober, un ami proche de Senn."

Franz et sa famille

Il écrit dans son journal le 3 Juillet 1822 ...

"J’étais le frère de nombreux frères et sœurs. Notre père, notre mère, étaient bons. Je leur étais attaché par un profond amour."

Texte intégral

Franz Theodor Florian 

(1763-1830)

Maria Elisabeth Katharina Vietz

(1756–1812) 

De son premier mariage le 17 Janvier 1785, Franz Theodor Florian Schubert aura 14 enfants dont 11 décéderont en bas âge. De son second mariage avec Anna Kleienböck (1783-1860), il aura 5 autres enfants.


Son frère aîné Ignaz lui donnera ses premières leçons de piano, et écrira plus tard : 

"J'ai été très étonné lorsque, après seulement quelques mois, il m'a informé qu'il n'avait plus besoin de mon enseignement et qu'il serait tout à fait capable de se débrouiller tout seul. Et en effet, il est allé si loin en peu de temps que j'ai dû moi-même le reconnaître comme un maître qui me surpassait de loin et ne pouvait plus se laisser rattraper (par moi)."


Quatuor familial : mais ce tableau ne reflète pas tout à fait la réalité,

son père jouait du violoncelle, Ignaz et Ferdinand du violon, Franz de l'alto 

 Ignaz

Compositeur

(1785-1844) (1)

Ferdinand Lukas 

Compositeur, organiste

(1794-1859)

 Franz Karl

Peintre

(1795-1855)


 Franz Peter

(1797-1828)

Franz ne pense qu'à une seule chose ... Composer ... Ses résultats sont désastreux ...Ce qui rend furieux sa famille.

Il fait alors un stage d’instituteur auxiliaire. Il obtient à dix-sept ans le certificat de maître-assistant et seconde son père.

C’en est trop : il quitte au bout d’un an ce métier impossible et son père pour être libre et vivre de ses compositions.

Schubert est malade

(Traits physiques et traits de caractère)

On ne peut pas comprendre la musique de Franz Schubert sans connaître  la souffrance endurée au cours des six dernières années de sa vie... La maladie que l'on connaît, les produits qu'il ingère entraîneront des "gonflements lymphatiques douloureux, de pustules, d'éruptions cutanées, de perte de cheveux, de lésions dans la bouche et la gorge, de douleurs musculaires ... 

il s'est auto-médicamenté avec de la nicotine, buvant beaucoup trop d'alcool, de maux de tête récurrents ..."

des conditions physiques qui se dégradent rapidement, des douleurs intenses, passant de la tristesse à la joie, de la mélancolie et même de l'angoisse à l'exubérance, de la lumière à l'obscurité... le clair-obscur schubertien.

Le 3 Juillet 1822, il écrit : "si je voulais chanter l’amour, il devenait pour moi douleur; et si en retour je voulais chanter la douleur, elle se transformait en amour. Ainsi l’amour et la douleur se partageaient mon être."

En dix ans de temps, en regardant les portraits connus (ou supposés) et selon ses amis, son physique a tellement changer qu'on peut imaginer ce qu'il a pu ressentir et la blessure infligée ...



Au Stadtkonvikt, en raison de sa très petite taille inférieure à 1,60m , 

ses amis le surnomme « Schwammerl » : "Petit Champignon"


Caricature de Schober représentant Schubert et Vogl « en route vers la bataille et la victoire » 

Schubert ne l'a sans soute jamais vu, ce qui aurait pu fortement le blesser.

 

par Franz von Schober


par Léopold Kupelwieser

en 1821

par  Gabor Melegh

en 1825

par Josef Eduard Teltscher en 1827

Son ami Ignaz Sonnleithner (Fondateur de la Société des amis musicaux de l'État impérial autrichien en 1812, ami et avocat de Beethoven) le décrit ainsi :


"D'une masse de cheveux bruns et bouclés, d'épaules et d'un dos rond, de gros bras, de mains aux doigts courts et d'yeux d'un bleu tirant sur le gris"


Il commanda en 1827 un portrait de Schubert sans lunettes à Anton Depauly.


Le 24 Décembre 1824, son ami Moritz Ludwig von Schwind écrit à  Franz von Schober : "Schubert va mieux, il ne faudra plus longtemps pour qu'il puisse sortir avec ses propres cheveux qu'il a fallu tondre à cause de l'éruption. Il porte une très charmante perruque"

Ignaz Sonnleithner 

(1770-1831)

Juriste, écrivain 

Eduard von Bauernfeld lui écrit le 13 Septembre 1825: "Comment te portes-tu, mon gros ami ? Je pense que ton ventre a grossi . Que Dieu le garde et le fasse prospérer".


"Son physique de « cocher ivre », ou de « paysan autrichien » selon certains, constitue un frein à son ambition."


"Il n'avait point, selon le témoignage de ses contemporains, un extérieur heureux. Son visage rond, large, quelque peu bouffi, son front bas, ses lèvres épaisses, ses sourcils en buisson, son nez épaté et ses cheveux crépus lui donnaient un certain air africain, peu fait pour plaire... il avait les épaules et le dos ronds , les mains et les bras charnus, les doigts courts."

"Il n'avait l'air ni spirituel ni agréable; seulement quand il s'agissait de musique, et surtout de la musique de Beethoven, ses yeux s'animaient et illuminaient tout son visage.

"Mais si son aspect était peu agréable, son caractère, suivant les mêmes témoignages , était aimable et bon".


Mais "Après tout, pourquoi n'y aurait-il pas autant d'art possible dans la laideur que dans la beauté ?" 

(Céline, Voyage au bout de la nuit)


en 1820 par Moritz Ludwig von Schwind 

A n'en pas douter Franz Schubert est un bon vivant ...

En été, une vie joyeuse "dans des parties de campagne où la danse , la musique et les gais propos ne manquaient pas ..."


On l'avait surnommé Kanewas ,un jeu de mots (toile imbibée)

Plus tard, en 1827, on lui donna celui d'Éponge dû sans doute à sa facilité à absorber tant d'alcool.


Le compositeur Anselm Hüttenbrenner, son ami écrit :

« Un soir, j’invitai Schubert chez moi parce que... J’avais reçu plusieurs bouteilles de vin rouge... Après avoir bu jusqu’à la dernière goutte du noble Sexarder [cru hongrois], il s’assit à mon bureau et composa le merveilleux lied La Truite. »


Un membre de l'association disait qu'ils revenaient tous au logis en zigzag, "et l'on chantait , et l'on riait, et l'on répétait en chœur : do , la , fa , fa , mi , mi ce qui pour nous (les français) n'a pas de sens, mais ce qui pour les Allemands, dont les notes sont désignées par des lettres, signifie tout simplement caffee , c'est-à-dire café".

par Moritz Ludwig von Schwind

En hiver, les réunions amicales se poursuivent à un rythme régulier ... ce sont les Schubertiades.

Elles avaient lieu le dimanche soir ...

Albert Stadler raconte : « Quand Schubert était avec nous, nous l’enfermions pendant la messe du dimanche après-midi dans notre pièce, en lui donnant quelques bouts de papier à musique et un volume de poésies, ce qui nous tombait sous la main, pour qu’il ne s’ennuie pas. Quand nous revenions de l’église, il avait en général fini de composer quelque chose ...».)

Jeu de société à Atzenbrugg

Aquarelle de Leopold Kupelwieser

(1821)

Schubertiade

Gravure sur bois (1899)

 d'après un tableau de Julius Schmid (1897) 

Mais pourtant dès 1824 "tandis qu'à Vienne meurt tristement l'esprit des schubertiades (tu serais irrité par les bavardages imbéciles qui règnent entre ces messieurs),  les amis en province - et à l'étranger - le recréent spontanément."


"Un vide s'établit autour de lui (Franz), absence des amis, déception autour des schubertiades ... Schubert reste seul au mileu d'amis qui, eux, choisissent ... des voies qui leur assureront une situation d'avenir." 


(Brigitte Massin)




Johann Michael Vogl,

Josephine Fröhlich

et Franz Schubert. 1827

Franz est un compositeur qui se cache

continuellement au milieu de ses amis, incapable d’apparaître seul sur scène

Il n'a donné qu'un seul concert dans sa vie, le mercredi 26 mars 1828


Ce sera l'unique fois au cours de sa courte vie où il donne un concert, organisé par lui-même, mais dont l'attention fut détournée par la présence à Vienne de Paganini.


Malheureusement, aucun témoignage oculaire de ses proches n’existe, ni sa famille, ni ses amis ... Mais ce fut un grand succès ... "Schubert gagna même un peu d'argent

(​​800 florins nets. Anselm Hüttenbrenner payait pour son « clapier » : 30 florins par mois.")


Paganini aurait gagné pendant ses six mois à Vienne 75.000 florins.

Otto Deutsch a calculé (avec quelques approximations) que Schubert aurait gagné tout au long de sa vie 22.277 florins.



"Ce concert marquait la rupture de Schubert avec la Schubertiade en tant que scène principale de ses talents."

Otto Erich Deutsch

vers 1928 

(1883-1967)

Ses derniers instants

"Le dernier jour d'octobre, ayant voulu souper à la Croix-Rouge, auberge où il allait souvent avec son frère et quelques amis, on le vit soudain rejeter loin de lui un poisson qu'il était en train de manger, et s'écrier que ce mets le dégoûtait comme s'il était empoisonné ! 

De ce moment il renonça presque à toute nourriture, et ne prit plus que des médicaments .


"Le 11 Novembre la faiblesse devint telle qu'il dut se mettre au lit, sans ressentir pourtant aucune douleur, souffrant seulement d'insomnie et de fatigue, lui ordinairement si fort. La période des médicaments commença, période courte, puisqu'elle ne dura que quelques jours.


"Le 16, les médecins décidèrent que la maladie tournait à la fièvre nerveuse, mais que le cas n'était pas encore désespéré !

La crainte de la contagion retint plusieurs de ses amis loin de lui.

D'autres, plus dévoués, ou moins pusillanimes, n'hésitèrent point à le visiter et le trouvèrent, malgré sa situation critique, plein de projets pour l'avenir, et tout occupé de la pensée d'écrire un opéra.

"La veille du jour fatal, Franz appela près de son lit son frère Ferdinand et lui dit : « Ferdinand , mets ton oreille près de ma bouche, puis il ajouta d'un ton mystérieux : « Que va-t-il m'arriver ? » 

Le malade s'agita toute la journée. Il voulut se lever, se croyant dans une chambre étrangère, et partir, comme il arrive si souvent aux mourants, surtout aux mourants jeunes, qu'un instinct secret semble avertir de fuir devant la mort. Deux heures plus tard ... Schubert, plaquant au mur une main défaillante, dit lentement : « C'est ici ma fin » 


"Le même jour à trois heures d'après midi il rendait le dernier soupir !

Que sont mes amis devenus

que j'avais de si près tenus et tant aimés ...

La complainte de Rutebeuf

"La plupart des compositeurs de l’époque avaient une position, ou de l’argent, ou les deux.... 

En revanche, la famille de Schubert n'avait pas d'argent; Goethe n'a jamais pris la peine de répondre à ses lettres et à sa musique; aucun grand prince ne l’a soutenu; il divertissait un petit groupe de parasites viennois."


"Le 19 novembre 1828, son frère Ferdinand découvrit de vieux vêtements, de la monnaie et des «vieilles partitions de musique»  qui tout inventorié et estimé à sa juste valeur, il se trouva que la défroque de Franz ne s'élevait pas à plus de 63 florins, et que les dépenses montaient ensemble à environ 447 florins."

"Il lui restait encore un prêt d'un peu plus de 190 florins auprès de Franz von Schober "


"Chose véritablement étrange ! Tandis qu'on enregistrait avec soin ses vieux gilets et ses vieux pantalons, on ne faisait pas la moindre mention de ses Lieder, qui pourtant, au seul point de vue pécuniaire, auraient dû être une fortune pour lui pendant sa vie et pour sa famille après sa mort."

Liste des biens de Schubert après sa mort

Moritz Ludwig von Schwind représente sans doute  ici la dernière schubertiade chez le Baron Von Spau le 28 Janvier 1828.

Ce tableau peint en 1868, "ne constitue pas le portrait d'un événement particulier mais plutôt un portrait de groupe des personnes qui ont vécu la vie de Schubert."


Schubert accompagne au piano Johann Michael Vogl, assis à sa droite. 

Assis à sa gauche Josef von Spaun, Franz Lachner, Moritz von Schwind 

Au centre, un portrait de la Comtesse Caroline Esterházy (1805-1851), élève et grand amour (impossible) de Schubert, probablement assise à droite au 1er rang.

Juste derrière elle, Franz von Schober et Justina von Bruchmann.

Sont sans doute présents : Kupelwieser, Bauersfeld, Grillparzer ...

"Franz Schubert resta dans le cœur de quelques-uns, mais dans les cercles des Schubertiaden et des salons, il fut oublié.". 


Les « trois mousquetaires » forment un beau triangle compositionnel : 

Schubert (rouge), Schwind (bleu) et Bauernfeld (jaune) 


Au moment où il réalise ce portrait de groupe, Schwind avait lui-même développé une profonde aversion pour Schober qui est le seul avec Justina von Bruchmann à ne pas écouter le spectacle."


"Certains pensent que c'est Schober qui a nommé ces événements Schubertiaden, y liant ainsi le compositeur pour le reste de sa vie. Ce n’était pas une marque, c’était de l’esclavage" !


"On a dit plus tard du baron Schober qu'il était habile à utiliser les talents des autres à son propre bénéfice parasitaire et aux fins de sa propre promotion. 

Après la mort de Schubert, il s'attachera à Liszt."

"Il est révélateur que cette redécouverte n’ait été initiée par aucun de ces «amis» issus des «cercles» célèbres. 

C'est sans aucun doute Franz Liszt qui le premier a révélé la musique de Schubert. 

Johann Senn, aurait dit que "même Schubert, le géant parmi ces rêveurs et dilettantes, aurait pu rester largement inconnu sans les efforts de Liszt."

Galerie de portraits

Autographe de la Trauerwalzer en la bémol majeur [D.365] du 18 Mars 1818

"Écrit pour mon frère du café, du vin et du punch Anselm Hüttenbrenner, compositeur "

Portrait d'un jeune homme

par Schnorr von Carlsfeld


Certain on dit qu'il s'agissait de Schubert à 16 ans

d'autre du médecin

Dr Karl Josef von Hartmann de Wels 

Leopold Kupelwieser

 se représente avec son ami Franz

Wilhelm August Rieder

(1796-1880)

Aquarelle

Il s'agit sans doute de la reproduction la plus fidèle de Franz Schubert en 1825

Wilhelm August Rieder

Tableau de 1875 d'après son aquarelle

Vladimir Egorovitch Makovski

(1846-1920)

Rudolf Popl

(1861-ap1902)

Alois BROCH

(1864-1937)

Franz Schubert & Franz Grillparzer

(Artiste inconnu)

Otto Nowak 

(1874-1945) 

Ecole autrichienne

Rudolf Klingsbögl

(1881-1943) 

Gustave Klimt

(1862-1918)

Tableau de 1899 (détruit en 1945)


"Revêtu d'un costume d'anachorète, comme c'était l'usage à cette époque, une couronne de laurier sur la tête, le visage calme et ressemblant plutôt à un homme endormi qu'à un mort, Schubert fut étendu sur le cercueil, et dès le premier jour se trouva couvert des couronnes que déposaient les visiteurs. "


"[…] Schubert est un compositeur lyrique sans égal en Allemagne ... 

Le défunt fait partie de ces quelques grands talents dont les noms font honneur à la patrie autrichienne et dont les œuvres font un plaisir durable à toute l'Allemagne."

Nécrologie publiée dans le Wiener Zeitschrift par Josef Christian Baron von Zedlitz, la première nécrologie reçue par Schubert. 

Zedlitz n'était pas un intime de Schubert, il le dit lui-même : "Je ne connaissais que peu le défunt personnellement"


"Peut-on oublier qu'à trente ans Beethoven écrivait sa première symphonie

de telle sorte que s'il fût mort à l'âge de Schubert, on n'aurait connu presque rien de lui !"


Aujourd'hui, les Schubertiades ne sont plus seulement consacrées à la musique de Schubert ...

On peut trouver deci dela des schubertiades de Chopin, de Fauré ...

NB : Le contenu de cette page n'a pas pour but de rédiger une biographie ou de faire un cours sur le sujet proposé.

Il regroupe un certain nombre de données et d'avis émis par des personnes qui me semblent compétentes, utilise (sans vergogne) le Copier/Coller insérant ainsi des citations  que vous pouvez retrouver dans les sources indiquées, 

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06/06/2024 - Marc RL